Dan Flavin est un
artiste plasticien américain, né à Jamaica (
New York) le
1er avril 1933 et mort à Riverhead (
New York) en
1996.
Biographie
Figure majeure de l'
Art minimal, Dan Flavin grandit aux
États-Unis, dans la religion catholique et commence par suivre une formation de
séminariste, mais il renonce à la prêtrise et, après un service militaire en
Corée (
1954-
1955), durant lequel il commence à étudier l'art grâce à des cours dispensés par l'Université du Maryland, revient à New York et suit brièvement les cours de la Hans Hofmann School of Fine Arts avant d'étudier l'
Histoire de l'art à la New School for Social Research (
1956) puis la peinture et le dessin à l'
Université Columbia de
New York (
1957-
1959).
Ses premiers tableaux révèlent l'influence de l'Expressionnisme abstrait, mais dès 1959, il commence à réaliser des collages et des assemblages. Sa première exposition personnelle à la Judson Gallery de New York en 1961 présente des aquarelles et des assemblages.
À l'été 1961, alors qu'il travaille comme gardien au musée d'histoire naturelle de New York, Flavin réalise des dessins de sculptures incorporant des sources lumineuses. Son travail sur la lumière peut se lire comme une référence aux fastes de l'Église catholique – cierges, encens, chants, processions – qui l'ont toujours inspiré. Après des peintures monochromes ornées d'ampoules électriques intitulées Icônes, réalisées à partir de la fin de 1961, il réalise à partir de 1963 des pièces à base de tubes au néon industriels, puis des installations utilisant toujours ce même matériau, qui devient la signature caractéristique de son vocabulaire artistique. En explorant les variations que permettent le nombre, la couleur, les dimensions des tubes et leur disposition, il s'agit de dématérialiser l'espace afin d'en analyser la perception. Ce travail reçoit une première exposition personnelle intitulée Some Light en 1964 à la Kaymar Gallery de New York.
En 1967, Flavin est enseignant invité en Design à l'Université de Caroline du Nord à Greensboro. À partir de 1968, il commence à réaliser des installations de la taille d'une pièce entière ; la même année, il décore toute une galerie d'art avec des tubes de lumière noire à la Documenta de Kassel.
Entre 1964 et 1982, Dan Flavin réalise son plus important projet : un hommage au peintre, sculpteur et architecte russe Vladimir Tatline. Il réalise une série de pièces en néons, pour la plupart entièrement blanches, qui évoquent schématiquement la forme du Monument à la Troisième internationale (1920, resté à l’état de projet). Avec ses néons qui suggèrent des silhouettes évanescentes, Dan Flavin célèbre cette architecture progressiste, tout en soulignant son caractère conceptuel, irréalisable, voire fantomatique.
Les oeuvres de Dan Flavin, parfois comparées aux toiles de Rothko, ont été exposées dans des lieux incontournables de l'art contemporain comme le Musée Guggenheim de New York (1971 et 1992, la seconde installation ayant été réalisée à l'occasion de la réouverture du musée après rénovation), le Museum of Contemporary Art de Chicago (1969), la National Gallery of Canada à Ottawa (1969) et le Staatliche Kunsthalle de Baden-Baden (1989). En 1983, le Dan Flavin Art Institute a été inauguré à Bridgehampton (New York), exposition permanente conçue par l'artiste dans une caserne de pompiers réaménagée, ouverte au public chaque été.
Il a aussi présenté son travail dans des lieux plus insolites, pour lesquels il a conçu des installations, tels que la Gare centrale de New York dont il illumine les quais (1977) ou encore l'église Santa Maria Annunciata (Chiesa Rossa) de Milan (aménagement achevé en 1997 après la mort de l'artiste sur la base des dessins qu'il avait laissés).
OEuvre
Une oeuvre de Dan Flavin est définie dans un premier temps, par la disposition de tubes de lumière fluorescente puis c'est l'extension lumineuse qui a déterminé sa structure, son épaisseur, son volume ; en ce sens la dimension de l'oeuvre est réglée par l'architecture (murs, plafond, sol) qui la délimite. Comme le dit
Donald Judd, Flavin crée « des états visuels particuliers », des perceptions singulières qui rassemblent, dans la fragilité de la lumière, couleur, structure et espace.
En envahissant l'espace, la lumière de Flavin le transforme et le dématérialise souvent. Le bain lumineux a en effet pour propriété d'abolir les frontières entre l'environnant et l'environné qui ne font plus qu'un et l'oeuvre devient ainsi une « situation », un lieu d'expériences perceptives liées aux déplacements du spectateur. Avec ses oeuvres, Flavin accomplit parfaitement la mission de l’Art minimal telle que Judd la définit dans Specific objects : faire en sorte que l’objet se confonde avec les trois dimensions de l’espace réel. Grâce au recours à la lumière, Dan Flavin irradie l’espace, comme contaminé par la beauté et la spiritualité de l’oeuvre. Le contexte devient son contenu.
Le tube de lumière utilisé par Flavin a une fonction qui s'oppose complètement à l'objet tangible des oeuvres d'art traditionnelles puisque c'est de lui que se déploie l'énergie lumineuse qui va dissoudre ses propres limites. Les oeuvres d'art minimal n'inspirent pas un contact physique, il n'est pas possible de caresser leur structure ou leur surface comme on peut le faire avec une sculpture de Brancusi pour en ressentir le poli ou la qualité du matériau; avec Dan Flavin, l'oeuvre est réellement impalpable, on ne pourrait même pas poser son regard sur elle ; c'est pour l'artiste une façon de supprimer un mode de relation émotionnel souvent rattaché aux objets dont on apprécie par exemple la patine du temps en les touchant. Cependant, si la linéarité des tubes et les effets d'inclusion du spectateur dans l'espace de l'oeuvre sont propres à l'art minimal, on peut toutefois se poser la question de savoir si l'atmosphère subtilement colorée des oeuvres de Flavin – assez proche de la peinture de Rothko – n'est pas le signe d'un mysticisme latent qui, de ce point de vue, mettrait cet artiste en marge de la production purement « minimale ».
Une aussi eiste au musée d'art ancien et contemporain d'Epinal une oeuvre La Salle verte qui mets en avant le sens de la vue.
Références
Sources
Liens externes
Notes